Ma peinture ne cherche pas à représenter, mais plutôt désire-t-elle présenter et rendre visible mon intuitif.

Par là-même, cette présence intérieure avec laquelle je vis, m’est rappelée.

Dans cet espace que je qualifierais de sacré, espace d’attention au monde et à la synchronicité entre le monde et l’œuvre, je me place dans un état d’être, plus que dans un état raisonné. Cela me permet de retourner à ma source pour entrevoir et découvrir l’image.

Le premier élan me portera à esquisser une forme, une ligne, une figure, en lien avec l’intention de mon sujet.

À partir de l’esquisse faite, jetée, lâchée, je vais plonger dans un quotidien de ressentis, de découvertes, qui vont m’amener vers une vision différente de ce qui est face à moi. Là, je vais devoir écouter ce que cette nouvelle image-vision me dit. Un échange, une recherche se fera dans l’acte de peindre pour mieux la révéler.

Cet espace deviendra chaque jour plus vivant, incarné, palpable.

Le lien recherché au travers de l’acte de peindre, me permettra ainsi de retourner en ce lieu-espace où c’est le cœur et l’âme des choses qui nous parlent.

Un voile se sera levé.

La peinture me dira ce que je cherchais à voir, ce que j’avais à comprendre, me libérant de codes et d'idées parfois trop arrêtés, me permettant de dire par la couleur, de vivre cet espace sacré.

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 Gilles BONNAT